Courrier envoyé aux IEN de Seine-et-Marne et à la DASEN

Madame la Directrice Académique, Mesdames et Messieurs les inspecteurs/trices de circonscription,

Depuis plusieurs années, le nombre de postes de psychologues EN vacants ne fait qu’augmenter : en 2025-2026, sur le plan national, ce sont plus de 800 postes qui sont restés sans psychologue, ce qui a eu des répercussions sur la situation des élèves les plus fragiles dans des écoles souvent dépourvues de RASED complets.

La situation de notre département est particulièrement grave, des circonscriptions sont parfois totalement dépourvues de psy EN.

Il n’est plus possible de compter sur les psychologues en place pour pallier les manques : lorsqu’une inspectrice·teur de circonscription élargit le périmètre d’intervention d’un collègue en lui attribuant des écoles supplémentaires, il supprime de fait des postes et invisibilise le manque de personnel.

L’injonction de “faire uniquement les urgences” à nos collègues, parfois seuls·es pour une circonscription de 7000 élèves, est intenable ! La définition même de l’urgence est problématique. Comment définir une urgence ?

S’il est concevable de remplacer un·e collègue exceptionnellement absent·e, compter sur les titulaires pour combler 25% de postes vacants relève du dysfonctionnement. De plus, ne faire que des bilans d’orientation, ne pas pouvoir répondre aux demandes légitimes des enseignant·es, parents, élèves, engendrent une réelle souffrance au travail pour nos collègues.

Il est impossible d’augmenter l’attractivité d’une profession lorsque la majorité de ses membres est submergée par les demandes ou angoissée à chaque mutation ou départ en retraite de ses collègues.

Les psychologues contractuel·les qui postulent dans notre département sont peu nombreux·ses et quittent souvent leur poste en fin d’année… il est nécessaire de s’interroger !

Pour rendre notre métier attractif, il faut permettre aux psy EN d’exercer toutes leurs missions sur un territoire à taille humaine, au sein d’un RASED complet. Il est indispensable de leur rembourser dans un délai raisonnable leurs frais de déplacement, veiller à ce qu’ils et elles disposent de locaux et du matériel indispensables à leur fonction, leur proposer des temps de formations et de réflexion en commun.

Accepter en silence la dégradation de notre métier n’est plus tolérable, c’est pourquoi nous soutenons et soutiendrons nos collègues psychologues EN qui refusent et refuseront d’intervenir sur un secteur ou des écoles supplémentaires et feront le choix de rester sur leur secteur d’intervention, afin d’exercer leurs missions dans toutes leurs dimensions.

Les psy EN ne peuvent plus pallier à eux·elles-seuls·es le manque de postes, et nous ne pouvons ignorer les lourdes conséquences du manque de personnels RASED indispensables à la réussite et au bien-être des élèves.

Situation des psyEN dans le 77 : ça suffit !

Situation des psyEN dans le 77 : ça suffit !