Contextualisation

Fin juin 2023, Mme la DASEN a décidé de réunir les coordonnateurs ULIS dans le cadre d’une réunion départementale Ecole inclusive. C’est à cette occasion, que les leviers “réaffirmer le rôle des dispositifs ULIS comme levier de l’inclusion en classe ordinaire” et “renforcer le coordonnateur ULIS dans son rôle de personne ressource” décidés par la DASEN ont été présentés.

La FSU-SNUipp77 a demandé dès fin août à être reçu par la DASEN sur la thématique de l’inclusion. Vos représentant.es de la FSU-SNUipp77 sont intervenu.es longuement lors du CSA-D de septembre pour dénoncer la précipitation avec laquelle ces nouveautés en matière d’inclusion ont été décidées et imposées aux équipes sans aucun temps de concertation ; pour rappeler que les coordonnateurs ne sont pas des pompiers qui interviennent dans les écoles sous tension faute de moyens pour une inclusion qualitative.
Lors du CDEN, la FSU-SNUipp77 est également intervenue sur le mal être des enseignant.es, mal être dû, entre autres, à l’accueil d’élèves perturbateurs. La FSU-SNUipp77 a rappelé que l’inclusion doit être qualitative et non quantitative, avec toutes les aides nécessaires pour que les élèves se sentent en sécurité et entrent dans les apprentissages et pour que les personnels puissent exercer leur métier en toute sérénité. Nous sommes très loin du compte !

L’audience que nous avons demandée fin août a été fixée, après relance, le lundi 6 novembre. La DASEN n’était pas présente. Ce que la FSU-SNUipp77 a regretté en soulignant que la DASEN se targue d’avoir un dialogue social dans son département alors qu’il n’en est rien.
La FSU-SNUipp77 a été reçue par le secrétaire général, M. Demont et l’IA DAASEN, M. Audy.

Inclusion en Seine-et-Marne : Imposer avant de prévenir

Lors de l’audience, vos militant.es de la FSU-SNUipp77 sont longuement intervenu.es sur le manque cruel de RASED. En effet, avec des RASED complets, les élèves à besoins particuliers seraient pris en charge dès la maternelle.
Les enseignant.es auraient un regard extérieur sur les difficultés de leurs élèves permettant une prise de distance essentielle dans l’exercice de notre métier. La FSU-SNUipp77 a demandé que des formations RASED soient ouvertes et que le nécessaire soit fait pour pourvoir les postes de psyEN. Il manque encore 23 psyEN dans le 77 le recrutement ayant été tardif dans notre département.

Face à l’insistance de la FSU-SNUipp77 sur les nombreuses difficultés dûes au manque de rased, il a été répondu qu’il fallait “prioriser” et “répartir” les dossiers en souffrance, qu’il faut faire avec les moyens.
Cependant, l’administration a reconnu “être conscient des contraintes”. Comment pourrait-il en être autrement ? Ces réponses ne sont pas satisfaisantes. C’est encore et toujours aux équipes pédagogiques de s’adapter et d’utiliser le système D qui se résume souvent par la constitution d’un dossier MDPH faute d’autre moyen d’action ce qui peut expliquer le nombre galopant de notifications.

Imposer aux équipes d’inclure les élèves du dispositif ULIS la semaine de la rentrée en sachant pertinemment qu’un grand nombre de ces élèves est en attente de place en établissement spécialisé, porte un nom. Il s’agit d’inclusion quantitative. C’est au pire une méconnaissance totale du terrain et au “moins pire” une expérience seine-et-marnaise sans trop se préoccuper des conséquences. (Ce n’est pas en étant jeté dans le grand bain qu’on apprend à nager).

La FSU-SNUipp77 a demandé la tenue d’un groupe de travail sur l’inclusion. En tant qu’enseignant.es et représentant.es majoritaire de la profession, la FSU-SNUipp77 veut apporter son expertise et sa connaissance du terrain pour élaborer une véritable inclusion qualitative. Votre syndicat est fort de proposition en lien avec la réalité du terrain et la recherche.

Les coordonnateurs ULIS : pompiers volontaires

Le levier “renforcer le coordonnateur ULIS dans son rôle de personne ressource” présentait 3 axes : chaque coordonnateur bénéficie de 3h dédiées à la fonction de personne ressource / le coordonnateur apportera son expertise auprès des équipes pédagogiques sur un territoire donné. Son action rayonne au-delà des élèves du dispositif ULIS. Il jouera également un rôle moteur au sein des établissements / son action permettra le développement des méthodes, aménagements et adaptations pédagogiques favorisant l’inclusion scolaire et l’appui aux personnels.

Si ces axes sont rappelés ici, c’est pour mettre en lumière la précipitation avec laquelle ils ont été rédigés et la marche arrière opérée par la DASEN suite aux interventions de la FSU-SNUipp77.

Les 3h dédiées à la fonction de personne ressource sont, dans l’ensemble, plutôt bien accueillies par les coordonnateurs ULIS. Ce temps permet d’observer les élèves dans leur classe de référence, d’accompagner les élèves en inclusion, de se former… En revanche, la notion de volontariat apparaît quant à l’intervention des coordonnateurs sur un territoire donné. En effet, au cours des instances et lors de l’audience, la FSU-SNUipp77 a posé des questions sur la mise en œuvre de cette intervention auprès des écoles, des questions sur l’aspect réglementaire concernant les missions et le temps de travail des coordonnateurs ULIS.
Dans quel cadre les coordonnateurs ULIS vont-ils intervenir ? sur la demande de qui ? sur quel périmètre ? avec quel retour auprès de l’enseignant.e ?

La seule réponse apportée à toutes ces questions est que c’est l’IEN qui propose qu’un coordonnateur ULIS intervienne dans une classe.

Mais l’IEN connaît-elle/il les troubles de l’enfant concerné ? Quels sont les critères qui justifient le choix d’un élève plutôt qu’un autre ?

L’audience a permis de mettre en lumière tout le flou qui entoure ces décisions.
Il a été précisé, et c’est une nouveauté au regard des annonces de fin juin rappelées ci-dessus, que ces interventions en dehors de l’école du coordonnateur ULIS se feront sur la base du volontariat.
La FSU-SNUipp77 a demandé qu’un écrit soit adressé aux personnels concernés pour officialiser la notion de volontariat.

Le mal-être enseignant

Dans la déclaration de la FSU-SNUipp77 lors du dernier CDEN, il était question du mal-être grandissant de nos collègues. Cette souffrance est liée aux injonctions, aux conditions de travail, à l’autoritarisme de certains IEN mais aussi et surtout à la grande difficulté que représente l’inclusion d’un enfant à besoin particulier ou en situation de handicap.

A contrario, lors du CDEN de rentrée comme à celui de février 2023, la DSDEN a mis en avant le temps d’inclusion dans un temps d’enseignement. Clairement, ce qui est mis en avant par madame l’IA c’est le quantitatif. Il est laissé entendre, sans le dire explicitement, que les collègues seraient un frein à l’inclusion.

Le secrétaire général a assuré que la FSU-SNUipp77 faisait erreur en pensant cela.

Cependant, la réalité est là : les enseignant.es se retrouvent seul.es, culpabilisent et se voient empêché.es de faire leur travail.

Aucune réponse, aucun mot n’a été prononcé lors du CDEN à l’égard de nos collègues. La souffrance de certains élèves en inclusion que la FSU-SNUipp77 a également dénoncée a été entendue mais pas celle des équipes pédagogiques.

Le nombre de fiches RSST rédigées par les collègues pour des raisons de souffrance au travail dûes à des élèves à besoins particuliers explose, c’est un élément que la DASEN ne peut pas ignorer. Les représentant.es de la FSU-SNUipp77 l’ont rappelé lors de cette audience.

ULIS et classes transplantées

La section départementale de la FSU-SNUipp77 a été sollicitée par une école avec un dispositif ULIS qui prévoit une classe transplantée. Comment organiser cette classe découverte avec des élèves en situation de handicap ? Comment assurer la sécurité de toutes et tous ? Comment réagir en cas de crise ? Les questions sont nombreuses.
Un refus d’emmener l’élève concerné non motivé de manière précise pourrait effectivement être qualifié de discrimination. L’autonome de solidarité laïque a constitué un petit dossier complet sur ce sujet, nous ne ferons pas mieux. A consulter ici.
Dans la mesure où les enseignant.es sont avant tout responsables de la sécurité des élèves, il est de leur devoir en premier lieu de s’assurer que les conditions de cette sécurité sont remplies. Mettre l’IEN de circonscription dans la boucle par écrit, pour se protéger paraît essentiel. Il faut que les enseignant.es l’informent clairement et par écrit de tous les doutes qu’ils peuvent avoir quant au départ de ces enfants, dans les conditions du voyage scolaire prévu.

M. Audy a expliqué que la situation s’est déjà présentée et qu’une AESH a accompagné l’élève d’ULIS lors de la classe découverte. Ces problématiques se gèrent “au cas par cas”. Il y a une réglementation à respecter.

Lorsque la volonté affichée de faire de l’école inclusive une priorité, peut-être serait-il temps d’anticiper toutes les situations qui se présenteront ! Il n’est pas possible de continuer de laisser les équipes pédagogiques gérer les conséquences des annonces ministérielles et départementales !

Conclusion

La FSU-SNUipp77 continuera de porter la parole des enseignantes et enseignants de Seine-et-Marne. Nous ne pouvons nous satisfaire de mots. Il est indispensable que des actes suivent afin de sortir l’école inclusive de l’impasse dans laquelle elle se trouve. Le jeudi 7 décembre, nous organisons ainsi un stage autour du mal être au travail, élèves perturbateurs, accident du travail, risques psycho-sociaux… L’école inclusive, telle qu’elle est construite, aboutit à cette impasse. Ce temps de formation syndicale s’inscrit dans le travail amorcé en 2022 où nous avions défini les enjeux de l’école inclusive et présenté la réalité de l’inclusion sur le terrain en Seine et Marne.

Compte rendu de l'audience spéciale inclusion

Compte rendu de l'audience spéciale inclusion